Heureusement, il y a Actes Sud et quelques autres,
Heureusement, il y a encore des auteurs dont l’écriture exprime du début à la fin l’amour des mots, et même de la ponctuation. En 2008, Mathias Enard avait signé Zone, roman sans respiration graphique, à part quelques virgules. Une seule phrase, on aime ou on n’aime pas, mais on ne peut que saluer l’exercice de style.
Je ne puis que recommander ce livre au titre exceptionnel (emprunté à Kipling) que j’ai déjà offert deux fois. Un (trop) court voyage à Constantinople, en 1506, avec Michel-Ange, venu à la demande du sultan Bajazet concevoir un pont sur la Corne d’Or.
Si d’aucuns trouvent la « jeunesse » bien inconséquente quand elle manifeste pour sa retraite, je la trouve pour ma part très responsable dans ses choix littéraires. Loin de s’encombrer de considérations marketing ou d’états d’âme déplacés du type : « il était temps de lui donner un prix, quand même », elle évite les pièges d’une liste minée et se contente de récompenser le talent.
A défaut du grand soir, voilà qui nous promet quelques matins littéraires qui chantent…